Bangkok Blues 8 Le retour de David
La lettre de David qui m'attendait à la poste restante m'annonçait son retour à Bangkok dans les deux jours suivants la visite de mes vendeurs de parasols et d'éventails. Elle spécifiait que David viendrait prendre de mes nouvelles à l'hôtel où j'avais l'habitude de descendre espérant que je m'y trouverais. J'y apprenais également qu'il arriverait de Kuala Lumpur en compagnie d'un autre copain de route, un Américain prénommé Neil. J'étais déjà jaloux! Neil m'avait-il «volé» David? Qu'avait-il bien pu faire durant les semaines qui nous avaient séparés depuis notre départ de Ko Samuï? Je ne sortais plus de ma chambre craignant de le manquer même si j'avais averti la réception de sa venue. Les Thaïs sont très serviables mais ils ont souvent la mémoire courte. Aussi le personnel change si souvent et les horaires sont si compliqués qu'il faut avertir des tas de gens avant d'être certain d'avoir fait le tour de tous les préposés susceptibles de se retrouver derrière la réception durant les deux prochains jours.
Mais tout se passa correctement et il arriva deux jours plus tard au début de l'après-midi en compagnie de Neil. Je fus doublement jaloux quand je constatai la très grande beauté de Neil. Il était grand et mince avec les cheveux noirs légèrement ondulés. Il ressemblait beaucoup à David. On aurait dit à les regarder vitement qu'ils étaient frères. Mais Neil avait les traits plus fins que David. Il était aussi un peu plus vieux. Il avait les yeux gris-bleus, les sourcils minces et fournis, le nez parfaitement droit, des lèvres petites et sensuelles. Il avait enfin des joues un peu creuses qui attendaient des élans de tendresse pour être remplies de baisers. Il avait de longs doigts qui laissaient présumer, selon une légende, un autre «doigt» caché aussi long et aussi mince. Ses pieds, enclavés dans des chaussures élégantes, n'étaient pas sans attirer aussi mon attention. Finalement, son beau corps élancé était habillé d'un pantalon de lin beige de grande qualité qui faisait très chic. Il portait une souple chemise de soie rose très pâle. Cette dernière faisait magnifiquement ressortir son teint bronzé, ses cheveux noirs et ses yeux gris-bleus. Il était la preuve vivante que la justice, du moins en ce qui concerne les attributs de la beauté, n'existe pas sur cette terre.
Et, pour couronner le tout, il était aussi charmant que beau. Il avait une voix douce, chaude et enveloppante qui vous donnait l'envie de le suivre jusque dans son lit. Lorsque vous lui parliez, il écoutait autant avec ses yeux qu'avec ses oreilles. Son regard vous enveloppait d'une telle affection qu'il vous faisait sentir, hors de tout doute, que vous étiez une personne très importante dans sa vie, ce qui était sans doute «malheureusement» tout à fait vrai, car on tombait sous son charme. Après un quart d'heure avec lui, on était en amour.
À moins qu'il ne fût un hétéro irréductible, et j'étais certain que ce n'était pas le cas, David avait dû sûrement succomber à ses charmes. La conversation qui allait suivre m'en donnerait la preuve.
Très rapidement, et tout excité à l'idée de me mettre au courant de son expérience de voyage en solitaire et au parfum des aventures qui s'y rattachaient, David passait d'un sujet à l'autre sans ne rien achever et ne suivait pas toujours la chronologie des événements. J'appris qu'après notre séparation à la gare de Surat-Thani, il avait passé seul quelques jours à Bangkok. Il avait fréquenté des bars à filles et avait eu une aventure sexuelle avec deux d'entre elles. Mais il était finalement retourné au A bar où nous avions participé au spectacle (voir épisode 1 de Bangkok Bleues) et où j'avais pu voir la queue de David pour la première fois. Il avait loué d'ailleurs les services du jeune garçon avec lequel il avait fait des choses ce soir-là. Ce dernier l'avait reconnu, m'a-t-il dit. Je n'en fus pas surpris du tout car j'avais remarqué à quel point le garçon semblait s'être accroché à David. Ils ont passé une bonne heure ensemble dans l'une des chambres à l'étage du A bar offertes aux clients pressés ou à ceux qui n'habitaient pas un hôtel complaisant.
Il partit ensuite à Bali où d'autres aventures l'attendaient. Il tomba même «amoureux» d'un jeune Balinais. Je trouvais que «mon» David avait fait tout un chemin depuis notre première rencontre à l'aéroport de Séoul. Son hétérosexualité, assez clairement définie, même si elle n'était pas absolue ni dépourvue de quelques doutes ni, non plus, d'une grande envie de vérifier autre chose, avait cédé la place à une sorte d'homosexualité presque officiellement affichée, à tout le moins fièrement exposée comme une composante certaine de sa nouvelle vie.
Il était ensuite passé par Singapour où il était resté seul quelques jours. Il avait poursuivi ensuite sa route jusqu'à Kuala Lumpur où il avait rencontré Neil dans le chic centre commercial de Bukit Bintang.
Quant à Neil, fils unique_ il avait cependant une s?ur plus âgée de sept ans_ d'une famille bourgeoise vivant à Quincy, en banlieue de Boston, il était venu en Malaisie pour accompagner ses parents qui devaient s'y rendre pour un important héritage suite au décès d'un vieil oncle religieux. Ses parents, qui vivaient à l'aise mais dans un confort qui n'avait rien à faire avec la grande richesse, allaient bientôt être vraiment riches. Ils avaient donc avancé une importante somme d'argent à Neil pour qu'il les accompagne mais aussi en prévision du don substantiel qu'ils allaient bientôt lui faire. Ils avaient bien l'intention de partager leur nouveau trésor avec leur fille Elysa et leur fils Neil. Il valait donc mieux commencer tout de suite; une simple avance sur des entrées très prochaines.
Mais Neil s'ennuyait beaucoup à Kuala Lumpur et traînait sa merveilleuse carcasse dans les centres commerciaux, rafraîchissants à cause de la climatisation centrale et réchauffés à cause des beaux hommes qui y draguaient. En effet, la Malaisie étant un pays musulman d'observance assez stricte, les bars gays et autres établissements du genre n'ont pas pignon sur rue. La drague se conclue le plus souvent dans les centres commerciaux où traînent de jeunes hommes, et des moins jeunes, autour des très nombreux salons de coiffure pour hommes.
Mais laissons leur histoire personnelle pour revenir à la nôtre!
Après dîner, vers 21 heures, Neil m'invita à «leur chambre» _ j'étais de plus en plus jaloux, car je devinais que «leur» impliquait David_ à l'hôtel Montien sur la grande avenue Rama IV. «Bon, me suis-je dit, David a aussi grandi financièrement! Le Montien, ce n'est pas de la tarte!» Et une suite en plus! Je n'étais plus seulement jaloux, j'étais aussi devenu envieux. Mais, je n'osais pas leur demander s'ils étaient maintenant des amants car je craignais trop une réponse affirmative.
Eux-mêmes, par pudeur, par délicatesse, par respect pour le chagrin que cela me causerait ou tout simplement, et c'est ce que je voulais croire, parce que cela n'était pas le cas, ne faisaient aucune allusion à la nature véritable de leur relation. Hélas, j'appris ce soir-là, que c'était parce que David était persuadé que l'annonce de leur relation «amoureuse» allait vraiment me faire de la peine qu'ils retardaient le moment de la confidence. Et ils avaient bien raison.
Neil fit monter des bouteilles de whisky et des rafraîchissements et on s'installa dans le salon de la suite pour causer plus «sérieusement» c'est-à-dire pour s'avouer mutuellement la véritable nature de nos sentiments et planifier un peu l'avenir si cela était encore nécessaire de le faire?..
La conversation à bâton rompu fit rapidement place à des confidences sur le passé de chacun. À ma question sur la première prise de conscience de son homosexualité, Neil, regarda en direction de David comme s'il lui demandait une autorisation. Il reçut cette permission : «Tu peux tout lui raconter tu sais, car Alex adore les histoires salées. Il m'en a d'ailleurs raconté plusieurs; ses aventures se comparent bien aux tiennes.
Neil débuta donc son récit en remontant jusqu' à sa quinzième année. Cela promettait d'être long. Mais j'ai vite compris que c'était le moment où tout avait vraiment basculé.
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Les Mc Ewan, c'était le nom de famille de Neil, habitaient Boston, en fait la banlieue de Quincy, comme je l'ai écrit précédemment, mais ils avaient aussi acheté un joli chalet sur le bord de la mer aux environs de Truro sur le Cape Cod. Ils y passaient leurs vacances et de nombreux week-ends. Même s'il était modeste, le chalet n'en contenait pas moins trois chambres, chacune pourvue d'une petite salle de toilette.
À l'été des quinze ans de Neil, Elysa, sa s?ur, s'était fait un petit copain. En fait, c'était un grand copain. Il ressemblait étrangement à David : grand, mince, aux cheveux marron foncé légèrement bouclés, à la mâchoire solide et accentuée, avec de larges pieds et de grandes mains. C'était d'ailleurs cette curieuse et extraordinaire ressemblance entre David et lui (il s'appelait Bratt) qui avait suscité l'attention d'abord et le désir ensuite de Neil pour David à Kuala Lumpur.
De confession catholique, les Mc Ewan allaient tous les dimanches à la messe. Longtemps Neil fut aussi contraint d'y assister, mais lorsqu'il manifesta son intention de cesser d'y aller vers l'âge de quatorze ans, ses parents n'insistèrent pas croyant qu'une obligation serait plus néfaste à un éventuel retour au culte de leur enfant chéri que l'acceptation de son abandon, temporaire croyaient-ils, et sans doute le résultat d'une tocade adolescente. Mais, un an plus tard, Neil n'avait pas manifesté son intention d'y retourner.
Comme cependant la morale catholique s'imposait à la maison, le petit copain d'Elysa devait dormir dans la chambre de Neil au chalet du Cape Cod de même qu'à Boston lorsqu'il s'implantait pour un «sleep over».
Lors d'un de ces week-ends au Cape, Elysa ne connaissait Bratt que depuis deux mois seulement, Neil se leva discrètement, un matin qu'il avait dormi à côté de Bratt installé sur le lit jumeau près du sien, et s'installa devant son écran pour jouer à des jeux vidéos. Bratt se réveilla quelques minutes plus tard et se rendit à la salle de bain pour prendre une douche. Cinq minutes plus tard, il était de retour dans la chambre ne portant qu'une serviette autour des hanches sous laquelle pointait déjà une solide érection. Était-ce une érection du matin ou un désir inavoué et presque inavouable?
Neil avait tout de suite eu un grain pour Bratt dès qu'il l'avait aperçu quand sa s?ur l'avait présenté à la maison une première fois. Mais, s'il venait hanter ses rêves et provoqué des éjaculations nocturnes involontaires, jamais à l'état de veille il ne s'était laissé emporter par la beauté de Bratt et il contrôlait son trouble dès que ce dernier semblait se manifester. Ils avaient dû dormir ensemble cinq ou six fois depuis la venue de Bratt chez les Mc Ewan et, mis à part une gêne quand le devant de son pyjama trahissait un rêve érotique intense, Neil ne manifestait aucun signe d'intérêt envers Bratt, du moins aucun signe qui aurait pu trahir la séduction qu'il exerçait sur lui et qui, révélée ou simplement reconnue, se serait imposée comme une preuve d'un désir homosexuel que Neil n'était pas encore disposé à accepter.
Quant à Bratt, il regardait toujours Neil d'une curieuse façon, un regard fixé sur lui alors qu'il était occupé à faire quelque chose qui ne le concernait pas. Aussi faisait-il toujours mille trucs pour attirer son attention et lui manifester une sorte de sympathie amicale et protectrice qui ressemblait beaucoup à celle d'un grand frère.
Ce fameux dimanche matin donc, alors que les Mc Ewan étaient allés à la messe et que Neil jouait à des jeux vidéos, Bratt se présenta à côté de lui, sa serviette faisant une tente impressionnante devant son ventre.
_ Que fais-tu, Neil?
_ Je joue à des jeux vidéo
_ Ça t'amuse?
_ Ben ouiiiiii!....
Et il s'approcha davantage de Neil pour regarder l'écran, ce qui eut pour conséquence de ramener la tente de sa serviette tout près de la figure de Neil. Neil avala sa salive et sa respiration changea de rythme. Il pouvait contenir son trouble dans des moments ordinaires, mais la queue bandée de Bratt, à quelques centimètres de son nez, même sous la serviette, c'était trop.
_ Ça ne te dérange pas que je te regarde jouer?
_ Nonnnnn!
Il avança davantage et, comme par hasard, la serviette se décrocha laissant apparaître un superbe morceau de queue qui devait bien avoir presqu'une vingtaine de centimètres. Les yeux de Neil quittèrent instantanément l'écran et se fixèrent sur le pénis de Bratt qui s'aperçut tout de suite du regard concupiscent du garçon sur son sexe. Il resta immobile quelques longues secondes puis, ajouta :
_ Tu sais, tu peux regarder si tu veux et aussi longtemps que tu le veux. Ça ne me dérange pas du tout?au contraire même! J'aime ça quand quelqu'un regarde ma queue. Je voulais d'ailleurs te la montrer depuis un certain temps. Cela me rend tout excité et me donne l'envie de jouir. Ça te plaît de la regarder?
_ Humm! Oooooh! Ouiiiiii! Si l'on veut!
_ Tu veux que je te la montre de tous les côtés?
Un grand silence et puis, devant la répétition de la question, un autre :
_ Humm! Ouais??
_ Alors, regarde bien! _ Bratt se mit de côté et donna à Neil une vue de profil de son instrument. Puis, il se remit de face en pointant son sexe vers Neil. Enfin, le relevant de la main, il montra expressément son sac de couilles en ajoutant :
_ Et ma poche maintenant, elle te plaît? Et mes couilles? Elles sont belles et grosses, Hein? Elles sont pleines de jus aussi, tu sais.
_ Humm! Humm! Neil grognait en guise de réponse. Toute parole devenait impossible à prononcer.
Bratt recula un peu et s'exhiba complètement en prenant des poses. Il avançait le ventre vers l'avant, puis reculait le bassin vers l'arrière, pointait sa queue à gauche, puis à droite. Il écartait les jambes et dirigeait la main derrière son scrotum comme s'il allait caresser son cul vers l'arrière?..du moins c'était ce que Neil croyait ou voulait croire. Son pyjama affichait maintenant, et depuis un bon moment, une tente aussi impressionnante, ou presque, que celle qu'il avait remarqué sur la serviette de Bratt. Neil ne regardait plus du tout son écran. Il avait tourné sa chaise et fixait directement le sexe de Bratt.
Ce dernier alla chercher une chaise dans le coin de la chambre et la plaça à un mètre et demi environ de celle de Neil. Il s'assied, écarta les jambes et commença une majestueuse masturbation. Neil ouvrit la bouche d'incrédulité et d'excitation.
_ Tu aimes que je me masturbe maintenant devant toi, Neil? Si tu ne veux pas, je peux arrêter. Mais moi, ça me fait plaisir que tu me regardes. Même que ça m'excite beaucoup plus que si j'étais tout seul. Dis-moi si ça te plaît, mon ami Neil?
_ Humm! Ouéééé!
Mais les sons sortant de sa bouche étaient de plus en plus sourds et venaient des profondeurs. Il aurait voulu être capable de lui dire d'arrêter, mais il avait secrètement espéré ce moment depuis longtemps même sans avoir aucune idée de si, quand, comment, ni où cela se produirait. Il croyait même que cela n'arriverait jamais et voilà que tout se matérialisait. Il était presque sans voix.
Bratt se masturbait lentement en montrant à Neil la progression de son plaisir. Il se caressait les couilles, mouillait le frein de salive et le caressait du bout des doigts, glissait un doigt vers son cul en fouillant derrière ses couilles tandis que Neil regardait les yeux exorbités.
_ Tu veux te joindre à moi Neil? Ce serait bien de se branler ensemble. Tous les gars font cela un jour ou l'autre, tu sais! Tu veux?
_ Nonnnn!
_ Une autre fois peut-être? Aujourd'hui tu ne fais que regarder?
_ Ouiiiiiiinnn!
_ Ça t'excite tout de même, j'espère?
_ Ouiiiiiinnn!
_ Tu veux que je m'arrête?
_ Noooon!
_ Bien! Alors je continue; mais tu ne seras pas surpris que j'éjacule! Tu aimerais me voir jouir?
_ Oiiiiiiin!
Et Bratt reprit sa masturbation en se concentrant sur le spectacle qu'il offrait à Neil et l'excitation de voir ce dernier, les yeux écarquillés, tendu et paralysé de désir au point d'en baver au coin des lèvres.
Quand il sentit qu'il allait jouir, il se redressa, s'approcha de Neil et cracha sa purée en partie dans le cou de Neil, en partie sur sa culotte de pyjama, en partie sur le plancher et en partie sur ses propres doigts.
Il lécha ses doigts avec appétit puis ramassa sa serviette pour essuyer le cou de Neil, les traces trop évidentes sur le pyjama et les globes de crème blanchâtre sur le plancher. Et il ajouta ensuite :
_ Tu as aimé ça? Tu as apprécié le show?
_ Ouiiiii! (La voix était maintenant plus claire et plus sûre)
_ Tu aimerais qu'on reprenne cela?
_ Humm! Ouiii!
_ Alors on trouvera d'autres occasions??.
Puis, il retourna dans la salle de bain pour se nettoyer. Neil attendit patiemment qu'il en ressorte. Il était toujours bandé à bloc.
Bratt revint, s'habilla et sortit de la chambre en disant à Neil :
_ Hé! C'est une histoire entre nous, entre copains, n'est-ce pas? C'est la condition pour ça reprenne, non?
_ Oué! Oué! C'est sûr!
_ Bonne branle petit frère!
Et il sortit de la chambre en souriant et en sachant fort bien ce que Neil allait s'empresser de faire quand il aurait franchi le seuil de porte.
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J'étais un peu surpris que cette anecdote ait pu constituer un moment essentiel de remise en question de l'orientation sexuelle de Neil. C'est que je n'avais pas tout entendu. Il allait poursuivre ses aventures avec Bratt et me raconter la suite.
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Les deux week-ends suivants, la famille les passa à Boston. Bratt vint visiter Elysa mais ne dormit pas chez les Mc Ewan. Mais, quand il venait voir Elysa, Bratt ne manquait jamais l'occasion de manifester de l'attention envers Neil, de l'affection même, s'enquérant régulièrement de ses travaux scolaires, de ses activités sportives et de ses jeux vidéo. Quand il mentionnait ces derniers, il le faisait toujours avec un certain sourire dont la signification n'échappait pas à Neil. Les Mc Ewan étaient ravis de cette attention portée à leur unique fils. C'était une bonne chose pour Neil d'avoir une sorte de grand-frère qui s'occupât de lui. Neil qui savait ce que cette affection impliquait de secrets se sentait coupable, surtout envers sa s?ur qu'il avait l'impression de trahir.
Enfin, un peu après le milieu de mai, la famille retourna au Cape Cod pour un week-end de trois jours. C'était «Memorial Day» aux USA. Bratt prépara Neil à cet événement en lui disant quelques jours avant le départ : « Enfin! Neil, on va avoir l'occasion de causer un petit peu. Tu vas pouvoir me montrer tes nouveaux trucs avec les jeux vidéo». Il laissa traîner volontairement la voix en disant «jeux vidéos» et éleva les sourcils comme pour donner à son expression un sens second qui n'échappa pas à Neil. Le c?ur de Neil battait fort quand Bratt le regardait et s'adressait à lui de cette façon.
Ils arrivèrent à Truro le samedi matin. Dès 14 heures, Elysa et Bratt partirent pour la journée à la plage et devaient terminer la soirée à Provincetown. Avant de partir, Bratt lança en direction de Neil : « J'espère que tu ne t'endormiras pas avant que je revienne, Neil. Faudrait bien qu'on puisse causer un peu et que tu me montres tes nouveaux jeux!» Neil rougit et serra les lèvres.
Ils rentrèrent vers une heure du matin. Forcément Neil était couché, sans lumière, mais ne il dormait pas. Il n'avait pas pu résister à la tentation de se masturber en se couchant. Il revoyait constamment dans ses souvenirs la belle queue de Bratt bandée et offerte à son regard. Il espérait la répétition de la dernière fois mais avec quelque chose en plus si possible qu'il n'arrivait pas à préciser.
Bratt entra dans la chambre sans faire de bruit. Il s'assied sur le bord du lit face au lit de Neil qui, ayant la figure tournée de ce côté, pouvait tout voir s'il ne dormait pas. Bratt enleva lentement ses chaussures et ses chaussettes. Il en prit une dans ses mains qu'il renifla sensuellement en émettant un petit bruit de satisfaction. Puis, dans l'ombre, ayant perçu un léger mouvement de Neil quand il sniffa sa chaussette, il se pencha vers lui, avança sa figure près de la sienne et murmura, comme s'il était certain que son unique spectateur ne dormait pas et attendait patiemment la suite du show : « T'as déjà sniffé tes chaussettes, Neil?»
_ Hun! Hun! (ce qui signifiait «Oui! Oui!»)
_ Et ça t'as plu?
_ Ouiiiiiiiiii! (ce qui signifiait en langage adulte traduit de l'ado : «peut-être bien!»
_ Tu veux sentir les miennes?........Pas de réponse. Bratt approcha donc une de ses chaussettes de la figure de Neil qui commença instinctivement à respirer plus fort.
Neil laissa sa chaussette à Neil en guise de joujou comme on donne la suce au bébé et enleva sa chemise. Il se caressa lentement la poitrine et se pinça le bout des seins en montrant verbalement des signes de satisfaction.
_ Tu as déjà joué à pincer tes tétins, Neil?
_ Nonnnn!
_ Tu devrais essayer. Enlève ta chemise de pyjama. On va le faire ensemble.»
Au moment où Neil retirait sa chemise, Bratt alluma la lampe de chevet qui jeta un éclairage direct sur l'espace entre les deux lits jumeaux et éclaira par conséquent directement la «scène» où ils étaient installés. Neil eut un court recul en se retrouvant dans la lumière mais se détendit quand Bratt le réconforta en disant : « Si tu veux me voir comme il convient quand je vais me branler, il faut bien qu'il fasse clair, n'est-ce pas Neil?»
_ Ouinnn! répondit-il sans trop de conviction, mais content de mieux voir son idole.
Bratt se caressa les seins longuement tout en caressant par moments son sexe sous son jeans. Neil avait la main plongée dans sa culotte de pyjama et se touchait discrètement en examinant le show avec une attention scrupuleuse comme le spectateur d'un film policier sur le point de découvrir le meurtrier.
Quand il constata qu'il avait toute l'attention du garçon et qu'il était presque hypnotisé par ses mouvements sur ses seins et les caresses sur son ventre et son sexe, Bratt sourit étrangement à Neil et défit sa boucle de ceinture. Il retira son jeans, caressa encore une fois son sexe gonflé sous le slip et retira le slip lentement en faisant rebondir sa queue contre son ventre. Il retint son slip dans sa main et le porta à ses narines. Il prit quelques bonnes sniffées du fond de son slip et ajouta :
« T'as déjà sniffé le fond de ton slip, Neil?
_ Nooon! C'est crade!
_ Pas du tout! C'est cochon, ce n'est pas pareil! Tu veux sentir le mien pendant que je me masturbe? »
Il ne laissa pas Neil répondre et transféra son slip de ses narines à celles de Neil en disant :
«Prend quelques bonnes sniffées! Tu m'en donneras des nouvelles!»
Neil, surpris, ne résista pas. Il respira profondément dans le slip de Bratt. À peine avait-il aspiré une ou deux fois que son c?ur se mit à battre beaucoup plus vite et plus fort. Les phéromones contenues dans l'odeur du slip servaient de stimulant. Neil comprenait qu'il était maintenant comme enchaîné au corps de Bratt. Il savait qu'il allait lâcher prise bientôt et se livrer tout à lui si cette situation persistait. Et Bratt comprenait cela aussi.
Il commença de se masturber en regardant Neil droit dans les yeux quand ceux-ci se fixaient sur lui entre les sniffées dans le slip.
«C'est bon! ajouta Bratt, n'est-ce pas Neil?
_ Ouinnn!
_ Tu devrais enlever ta culotte de pyjama et te branler avec moi, non?
_ J'sais pas! Peut-être bien! Ça va comme ça?.je pense.
_Allez! Pour me faire plaisir, s'il te plaît! Ce n'est pas trop «cool» que tu sois tout seul à voir! Non? Je voudrais bien voir moi aussi.
_ Ouais! Pt'être bien!....et il retira lentement sa culotte de pyjama.
_ Tu devrais t'assoir sur le bord du lit comme moi. Comme ça, on serait face à face.»
Neil, tremblant de se voir tout nu devant Bratt et super bandé, lui obéit tout de même. Dès qu'il fut assis en face de lui, Bratt plaça ses pieds sur ceux de Neil, les caressa lentement avec la plante des siens, puis, se servit de ses pieds pour écarter les jambes de Neil afin de mieux dégager son sexe pour être en mesure de bien le voir. C'était un beau morceau pour un garçon de 15 ans. Cela devait bien faire un bon 16cm. Pas négligeable tout de même! Bratt exprima à Neil toute son admiration pour son pénis et le complimenta sur sa longueur, sa couleur et le beau contour de son sac de couilles. Le garçon semblait rassuré et une bonne partie de sa gêne (à cet âge-là, c'est souvent de la honte, une fausse honte mais de la honte tout de même) s'évanouit rapidement. Il imita Bratt dans son mouvement de branle lent et appliqué.
Bratt constata que le Neil était circoncis, ce qui n'était pas son cas. Le garçon était fasciné par les gestes de Bratt qui décalottait et «recalottait» son gland au cours de sa branlette. Il remarqua aussi que Neil respirait fort quand il décalottait son gland.
Faut dire que Bratt n'avait pas pris de douche depuis le matin et qu'une vague odeur de mâle se répandait dans la chambre à chaque «décalottage». Neil reniflait aussi, comprenant que le parfum de la chambre était porteur d'une mystérieuse excitation.
« Tu voudrais voir et sentir ma queue de plus près, Neil? Bratt voulait répondre aux désirs qu'il sentait sourdre dans la tête du garçon.
_ Nooon!
_ Ne te gêne pas! On est entre nous! C'est notre secret. Tu as déjà regardé de près une queue d'homme pas circoncise?
_Nooon!
_ Alors faut pas te gêner!» ??.Bratt se leva et pointa son gland à quelques centimètres de la figure de Neil. Il l'invita à le regarder attentivement, à le sentir et même à le lécher s'il le voulait. Le garçon se contenta de regarder et de sentir. Mais, à chaque respiration profonde, Bratt remarqua que la queue de Neil donnait de bons coups.
_ Amuse-toi bien, mon Neil! C'est un cadeau de ton ami Bratt!
Le mot de «cadeau» et surtout le mot «ami» résonnait délicieusement dans la tête de Neil qui tournait de bonheur.
Bratt alla se rassoir sur le bord du lit. Il se laissa tomber sur le dos sur le matelas du lit. Il releva les jambes presque complètement, écarta ses fesses avec ses mains et montra son cul à son compagnon de chambre, tout en ne le quittant pas des yeux, la tête penchée sur le côté. Neil sursauta presque.
_ Je vais te montrer quelque chose de plus intime encore, mon beau Neil. Tu n'as pas encore regardé mon cul. Approche! Regarde-le de près! Tu peux le sentir aussi. Lui aussi cache des surprises. Il garde des odeurs bandantes. Allez! Ne te fais pas prier! Tu sais que j'aime ça me montrer devant toi. Je sais que tu apprécies et nous sommes deux bons copains qui se donnent du plaisir et qui découvrent des choses ensemble.»
Les paroles de Bratt envahissaient la tête de Neil au point qu'elles avaient l'effet d'une sorte de sédatif. Elles lui faisaient perdre toute volonté d'opposition. Il voulait se fondre en lui, se perdre dans ce corps d'homme pour se retrouver en homme accompli également, ne plus être simplement un ado. Après quelques minutes d'hésitation, Neil se mit à genoux entre les deux lits, la figure contre les fesses de Bratt et il admira son «trésor» quelques instants avant d'y plonger la figure. Bratt l'entendait respirer et il était certain maintenant que le garçon était envoûté??
Neil passa de longues minutes auprès du cul de Bratt. Quand il reprit sa place sur le lit c'était parce que la tête commençait à lui tourner. La demande de Bratt l'atteignit donc de plein fouet.
«À mon tour maintenant! Moi aussi, je veux regarder et sentir ton petit cul!
_ Nooon! J'peux pas! C'est sale!
_ Il n'est pas plus sale que le mien! Et puis, c'est juste «fair» (équitable), non?»
Neil n'avait rien à répondre à cela. Terriblement gêné mais soumis aux ordres de Bratt, Il se laissa aussi tomber sur le lit comme Bratt, mais c'est d'un mouvement lent et r éticent qu'il consentit à écarter ses fesses et à laisser Bratt contempler son petit cul vierge.
Bratt s'en donna à c?ur joie. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut sentir et admirer le cul d'une vierge (un vierge dans les circonstances). Il se croyait dans le roman de Süskin, Le Parfum qu'il avait tant aimé et qui l'avait tant inspiré dans le développement de ses fantasmes. Il prenait de grandes sniffées sur le cul du jeune qui le menaient presque au bord de la jouissance.
Puis, il plaça sa langue sur le cul de Neil et le lécha comme on savoure une glace par un après-midi d'été. Neil râlait de plaisir. Il se masturbait aussi de plus en plus vite. Dans un suprême effort de tension extrême, il émit un long gémissement dont il retenait la puissance pour éviter de réveiller la maisonnée et il éjacula partout sur son ventre et dans sa figure. Le sentant jouir, Bratt enfonça sa langue au fond du cul de son jeune ami et cracha lui aussi toute sa décharge sur le plancher.
Ils reprirent leur souffle. Puis, Bratt essuya Neil avec l'une de ses chaussettes même jusque sur sa figure. Il s'essuya ensuite avec l'autre de ses chaussettes. Il garda pour lui celle qui contenait le sperme de Neil et lui donna celle qui contenait le sien. « Comme ça, dit-il, cette semaine, tu pourras te branler avec l'odeur de mes pieds et de mon jus et moi, avec l'odeur de ton jus sur mes pieds. Je te volerai peut-être une chaussette une prochaine fois» ajouta-t-il en riant. Cette fois, Neil aussi souriait?pour une première fois peut-être depuis qu'il avait rencontré Bratt.
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Je commençais à comprendre pourquoi cette aventure avait pu sinon modifier l'orientation sexuelle de Neil (car je ne crois pas qu'une telle orientation soit modifiable avec une expérience, aussi fantastique soit-elle) à tout le moins précipiter son intérêt pour les hommes et le libérer du doute plus rapidement. C'était en effet un cadeau que Bratt lui avait donné.
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Les week-ends au Cape Cod ou à Boston se répétèrent durant quelques mois. Bratt et Neil en vinrent à baiser ensemble. Bratt pénétrait Neil qui se sentait grandir et devenir un homme dans les bras de Bratt.
Toutefois, Elysa remarqua peu à peu que l'intérêt que Bratt manifestait à son jeune frère était inversement proportionnel à celui qu'il lui manifestait. Elle mit un terme à ses relations avec lui et Neil se retrouva «veuf» de son grand et premier amour. Il s'arrangea pour retrouver Bratt chez lui à Boston et ils passèrent de beaux et bons moments à son studio de Cambridge. Ils n'avaient plus à craindre de faire du bruit et n'étaient plus contraints aux seuls week-ends.
Ils se virent durant presque deux ans. C'était pour Neil un grand amour. Mais celui-ci se termina brutalement par un accident de voiture qui mit un terme à leur relation en même temps qu'à la vie de Bratt. Neil sombra dans une réelle dépression nerveuse. Il s'en remit très lentement et très difficilement. Il y pensait encore souvent.
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Sans avoir besoin d'entendre la suite de sa vie, je savais maintenant toute l'importance que David représentait pour lui. Il me l'enlevait définitivement en même temps que se terminait le récit de son histoire avec Bratt. Ce récit avait été passionnant mais il mettait un terme aux rêves que j'avais entretenus secrètement pour David. J'étais heureux de le sentir heureux et de voir qu'ils étaient bien tous les deux ensemble. Mais je pleurais sur mon propre sort.
Je suis rentré à mon petit hôtel, niché dans un détour de la Soï Hua Lum Pong, après leur avoir fait promettre de ne pas m'oublier complètement et de venir me voir quand nous serions tous de retour en Amérique.
Seul, j'ai donc retrouvé ma chambre, celle-là même où David avait dormi avec moi cette fameuse nuit de mousson où nous étions allés dans un bar à garçons, quand tout avait commencé entre nous. C'était aussi ce soir là que j'avais presqu'innocemment greffé, dans son corps et dans son c?ur, par égoïsme peut-être, par désir mais sûrement aussi par amour, les germes d'une vision nouvelle de la vie.
Je me souvenais de ses propos ce soir-là et, en écoutant les bruits de la rue et la musique thaïe, langoureuse et plaintive, qui s'infiltrait dans la chambre, je sombrais à mon tour dans une sorte de «Bangkok Blues» qui ne me quittât finalement jamais plus.
FIN
Alexandre
S.V.P. : Un commentaire serait gentil et très apprécié??